C’est une mauvaise période pour les amoureux de mécanique, puisque de plus en plus de constructeurs annoncent qu’ils ne fabriqueront bientôt plus… Que des voitures électriques. Une décision maladroite, et sans rapport avec l’écologie, puisqu’il y a plusieurs carburants, comme le biogaz, l’éthanol ou l’essence synthétique, avec lesquels un bon vieux moteur à pistons peut devenir neutre en carbone, et fonctionner à l’énergie renouvelable. Toyota, pourtant le leader mondial de la voiture électrifiée avec sa vaste gamme de modèles full-hybride, n’a encore rien annoncé de ce genre, il s’engage même plutôt sur le chemin inverse, en lançant un programme de recherche sur le moteur à combustion interne alimenté par de l’hydrogène.
C’est BMW qui était le grand champion de cette technologie, il était même allé très loin dans l’optimisation du stockage, en recourant à l’hydrogène liquide pour plus de compacité. Avec donc un détendeur entre le réservoir et le moteur, où l’hydrogène passait du stade liquide à gazeux. Toyota a préféré rester fidèle à la classique bonbonne de gaz, comme sur sa Mirai à pile à combustible. Là où les japonais font mieux que BMW cependant, est qu’ils ont retenu un moteur turbocompressé. Il y a là beaucoup à gagner. La suralimentation d’un moteur à hydrogène est nettement plus profitable que sur un moteur à essence.
Mais la surprise est que le moteur retenu pour ce projet est le 3 cylindres 1600 de la Yaris GR. C’est surprenant en effet, parce qu’un 3 cylindres à la base n’est pas une mécanique dont le fonctionnement soit très harmonieux. Un 3 cylindres est toujours plus bruyant, et vibre plus qu’un 4 ou un 6 cylindres. Alors que la combustion de l’hydrogène est plus brutale, en nécessitant un taux de compression élévé. On se souviendra du V12 BMW, qui faisait une musique noble et mélodieuse à l’essence, mais un bruit de casserole (notre essai de la BMW Hydrogen 7 en 2008), lorsqu’il fonctionnait à l’hydrogène.
Ce moteur sera utilisé par une Toyota Corolla de compétition lors d’une course d’endurance, de 24 heures, le quatrième week-end de mai, au Japon. Gageons que Toyota profitera aussi de l’expérience pour faire des pleins d’hydrogène hyper rapidement. La suite est à inventer, mais déjà on ne peut que se réjouir de l’éclectisme de Toyota. Dans un monde aussi incertain, tout miser sur l’électrique est une erreur. L’hydrogène, comme toutes les autres solutions renouvelables et neutres en carbone, ont de l’avenir.
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